Les Grigris de Sophie ce sont bien sûr des broches, des colliers et des sacs … mais c’est aussi un blog !

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Mais c’est aussi un blog ! Un blog dans lequel je parle de CEUX et de CE que j’aime …
HHHHHHHHHHHHHHHHHHHH
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vendredi 9 juin 2017

LA FRESQUE DE PHILIPPE AINI A FLINES-LEZ-RACHES


 


Il y a 7 ans nous partions visiter l'église de FLINES-LEZ-RACHES ...( ICI)
Les années ont passé ....
LA FRESQUE DE PHILIPPE AINI est toujours cachée ...

Alors espérons pour cette année la restauration et LA RÉHABILITATION de cette oeuvre importante. Nul n'est prophète en son pays on le sait bien, PHILIPPE AINI est connu dans le monde entier et ce qui s'est passé à FLINES-LEZ-RACHES est édifiant .

Alors que FLINES-LEZ-RACHES fasse de cette fresque un atout et une raison de venir .
A l'heure où l'Art Brut a le vent en poupe et où les visites insolites passionnent les visiteurs il est grand temps d'agir !









DIX ANS DEJA !
INQUISITION : ART, RELIGION ET... BIGOTERIES
ou
LE LONG MARTYRE DE PHILIPPE AÏNI.

"Une fresque n'est pas une oeuvre de fiction : cela vit, respire, c'est avec nous, c'est en nous, aujourd'hui, c'est un don !"(P. A. )
Voici une douzaine d'années, Philippe Aïni, résidant alors en Normandie, était contacté par des gens de la petite commune de Flines-Lez-Raches, près de Douai. Ils disaient "aimer son travail" : l'église Saint-Michel était dans un état déplorable ; une association s'était créée pour rénover le bâtiment ; une exposition était programmée, visant à drainer vers ce lieu sacré, une foule de touristes : les organisateurs souhaitaient son aide. Lors de la réunion de mise en projet qui eut lieu à la mairie, Philippe Aïni proposa de créer une fresque, à condition qu'elle "reste définitivement en place", c'est-à-dire, indépendamment des limites temporelles de l'exposition. L'idée fut adoptée.
L'artiste qui pénétra dans l'église pour repérer les lieux ne pressentait ni le coup de foudre qu'il allait ressentir, ni les soucis et les angoisses qui allaient bouleverser sa vie. Tout de suite, il sut avec certitude que l'Endroit où il placerait sa fresque était une abside à cinq pans, au fond de laquelle se trouvait un confessionnal. "Laissez le confessionnal, je travaillerai autour", dit-il. Des mois durant, il travailla. Dans son style tellement personnel, hors des sentiers battus, il conçut une oeuvre très forte, de pur respect. Lui qui n'avait jamais été croyant, offrait "au Dieu du village, une fresque construite avec toute son âme" : un travail de 13 mètres de long sur 7 mètres de hauteur, comprenant 90 personnages. Une oeuvre pour laquelle l'artiste s'engagea financièrement sans jamais demander le moindre centime à la commune. Pendant tout ce temps, son seul contact avec l'extérieur fut la visite du curé et les villageois venus commenter son travail et sa progression, et lui apporter café et cigarettes.
L'inauguration eut lieu le 21 juin 1990, en présence de six cents personnes, parmi lesquelles le maire qui fit un beau discours, le Conseil Municipal, les Membres de l'Association de sauvegarde de l'église et des responsables des Monuments Historiques ; Georges Ages, Vice-président de l'Assemblée Nationale, des journalistes, etc.
Tout allait bien, pour Philippe Aïni. Bien ? A quelques jours de là, des appels téléphoniques anonymes le menaçant de mort, alertèrent l'artiste. Le livre d'or disparut de l'église. Des bombages insultants parurent sur les murs autour de la fresque. "Quelqu'un" cassa des doigts des personnages. "On" jeta de l'acide sur les sculptures. "On" mutila Adam et Eve. "On" versa du gros sel dans les orifices ainsi pratiqués. Pourquoi du gros sel ? Pour conjurer le mauvais sort, bien sûr ! Sommes-nous donc au Moyen-Age ? Hélas, il semble bien que oui ! Car rares sont les religions où, aujourd'hui encore, bigots et intégristes ne sévissent pas ! Cette fresque "gênait" à l'évidence ceux qui, quelle que soit l'époque, feront "toujours" partie des censeurs ; et dont la culture sera toujours plus proche des saint-sulpiceries que de la création originale !
Des élections approchant, la panique s'abattit sur le village. Le maire essaya de convaincre Aïni que "parce que les gens disaient que..."  (eux qui l'avaient si amicalement accompagné dans la gestation de son oeuvre !), il pourrait peut-être... ? Les "supporters", face aux chantages, se firent de plus en plus rares... Les brebis galeuses devaient avoir le bras long ou la lâcheté activiste, car un jour parvint à l'artiste une lettre officielle du maire de Flines-Lez-Raches, le sommant de retirer sa fresque !
Immédiatement alertées, la presse locale, FR3-Nord, TF1... soutinrent le sculpteur, au nom du "respect de la création artistique". Un avocat rouennais intervint. Sous l'impulsion de Mirabelle Dors et Jeanine Rivais, les artistes du salon Figuration Critique alors à son apogée envoyèrent à la mairie une lettre de protestation. La fresque resta en l'état...
Mais les pressions souterraines, le chantage continuèrent. Des employés de la mairie furent menacés de renvoi ; le curé, tancé par l'Archevêché, fut nommé ailleurs. Son remplaçant pense "comme il faut". Après une accalmie sans doute due à l'émotion médiatique nationale et au nombre de pétions arrivant de partout, les sommations officielles reprirent. La tension faillit tuer Philippe Aïni qui fit plusieurs infarctus !
Dix ans après, où en est la fresque ? Toujours en place, ce qui est tout de même une victoire ! Mais en piteux état ! Et le visiteur qui fera un jour un pèlerinage vers cette oeuvre violente et originale, forte et spontanée, s'entendra dire, en allant chercher la clef chez ce curé qui "pense" si bien : "Vous avez fait tant de chemin pour venir voir "ça" !"
Il faut pourtant continuer d'y aller, comme l'on va à la fontaine un jour de grand soleil ! Pour le caractère sacré dont  rayonne cette oeuvre, malgré les avanies et la pénombre ; et puis pour soutenir dans sa résistance, un créateur devenu symbole de ceux qui, trop souvent, de par le monde, sont crucifiés à cause de leur insoumission !
Jeanine Rivais.


LA FRESQUE DE PHILIPPE AINI 

PHILIPPE AINI ET LES GRIGRIS DE SOPHIE

ET ICI

CHEZ JEANINE RIVAIS

(cliquer)

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